Jean Claude Rossel
Je cherche en aveugle, à établir, en l'éblouissement blanc de toutes les couleurs, des plages de silence.
"Station" son titre générique préféré est une injonction qui nous immobilise, nous invitant à l'attention nécessaire.
En quelques traits d'un ferme graphisme, ce franc-comtois de la Côte d'Azur, impose, sur le blanc - parfois le bleu - du papier et de la toile, un ordre coloré d'une originale et lapidaire clarté.
Tour commence par des études au pastel à l'huile : tableau, estampes ou encore vitraux. A partir de maquettes (dites bonsaîs), il élève aussi, en fer, de monumentales constructions colorées : sémaphores, hauts portiques ou lits cages géants, hampes ou mâts de cocagne.
L'art est un rituel, le tableau une icône ; tout le travail de l'artiste est de donner forme à l'indicible - "mâitriser ce qui m'échappe sans couleur ni forme..." - alors, il extrait du flou des formes et des couleurs et les distribue lentement juqu''à l''irréductible ordonnance de chacune de ses compositions.
D'une technique à l'autre, il nous invite à la méditation qu'il poursuit jour après jour à travers couleurs et formes, à partager le plaisir qui est le sien, attisé sans cesse au jeu passionnant de combinaisons infinies.
Et il insiste : "surtout ne rien vouloir dire". Etranger à toutes les compromissions et impuissances, érigées en art... du discours, Rossel nous convie au seul silence de ce qu'il donne à voir.
John Squiers N.Y